Juin 13th, 2022

Nouveau rapport sur les tests de dépistage du VIH en Ontario en 2020

Un programme solide de dépistage du VIH fait en sorte que les personnes à risque puissent se faire dépister régulièrement, et oriente les personnes vers des soins après un résultat positif et vers des services de prévention après un résultat négatif. Une meilleure compréhension des tendances liées au dépistage du VIH en Ontario peut aider la province à mesurer le succès de ses initiatives en la matière.

L’Ontario HIV Epidemiology and Surveillance Initiative (OHESI) est heureuse d’annoncer la publication d’un nouveau rapport intitulé HIV Tests in Ontario, 2020 (« Les tests de dépistage du VIH en Ontario, 2020 »), qui décrit les tendances du dépistage du VIH en Ontario au cours de la dernière décennie (2011-2020), avec un point de mire sur les impacts récents de la pandémie de COVID-19.

Conclusions clés du rapport sur les tests de dépistage du VIH en Ontario en 2020

La pandémie de COVID-19, apparue en 2020, a perturbé l’accès aux services de santé en Ontario, y compris le dépistage du VIH. L’OHESI a déjà examiné les impacts de la pandémie dans son billet de blogue sur L’impact de la pandémie de COVID-19 sur le dépistage et le diagnostic du VIH en Ontario. Le présent billet de blogue et le rapport connexe fournissent de plus amples informations sur les tests de dépistage du VIH en Ontario en 2020.

Diminution du dépistage du VIH à la fois chez les hommes et les femmes

En 2020, le nombre total de tests de dépistage du VIH effectués en Ontario (500 517) a diminué de 26 % par rapport à 2019 (677 254), et le taux de dépistage du VIH par 1 000 personnes a chuté de 27 %, soit de 46,4 à 33,9. La diminution du nombre de tests était plus marquée chez les hommes (29 %) que chez les femmes (23 %). (Voir le billet de blogue de décembre 2021 de l’OHESI pour une description de ce phénomène [Figure 1]).

Diminution du dépistage du VIH dans toutes les régions sanitaires

La pandémie de COVID-19 a affecté le dépistage du VIH dans toutes les régions de la province, en 2020. Le nombre de tests de dépistage du VIH et le taux de dépistage du VIH par 1 000 personnes ont diminué dans les sept régions sanitaires de l’Ontario. Les régions de Toronto et d’Ottawa ont enregistré les plus fortes baisses absolues, mais affichaient néanmoins les taux de dépistage les plus élevés de la province (comme lors des années précédentes).

Figure 1 : Taux de dépistage du VIH par 1 000 personnes, par région, Ontario, 2016 à 2020

Diminution du dépistage du VIH dans tous les groupes d’âge, en particulier les plus jeunes

Le taux de dépistage du VIH par 1 000 personnes a diminué dans tous les groupes d’âge, en 2020, mais particulièrement chez les jeunes. Les 15-19 ans ont connu la plus forte baisse relative (41 %), et les 20-24 ans, la plus forte baisse absolue (de 96,2 à 63,9). Cela pourrait indiquer que les plus jeunes étaient moins disposé-es ou aptes à se faire dépister pour le VIH en raison de la pandémie.

Figure 2 : Taux de dépistage du VIH par 1 000 personnes, par âge, Ontario, 2016 à 2020

Baisse disproportionnée du nombre de tests anonymes

Au cours de l’année 2020, le dépistage a été moins disponible dans de nombreuses unités de santé publique et d’autres programmes qui offrent le dépistage anonyme, en raison de la réponse à la COVID-19. En conséquence, le nombre total de tests anonymes du VIH a diminué considérablement, passant de 16 478 à 5 309 – soit une baisse de 68 % chez les hommes et de 67 % chez les femmes. Le dépistage anonyme ne représentait que 1,1 % de l’ensemble des tests de dépistage du VIH effectués en 2020, comparativement à 2,4 % en 2019.

Figure 3 : Nombre de tests anonymes du VIH selon le sexe, Ontario, 2011 à 2020

Diminution du nombre de tests et du taux de dépistage, mais maintien du taux de positivité

Alors que le nombre de tests et le taux de dépistage par 1 000 personnes ont diminué en Ontario en 2020, le taux de positivité des tests de dépistage du VIH s’est maintenu au même niveau qu’en 2019, soit à 0,10 % (un résultat positif par 1 000 tests).

Toutefois, le taux de positivité diffère selon le sexe. Le taux de positivité est passé de 0,154 % en 2019 à 0,169 % en 2020 chez les hommes, et de 0,051 % à 0,042 % chez les femmes. Le taux de positivité plus élevé chez les hommes signifie que, malgré l’impact de la COVID-19, les hommes à risque élevé ont continué d’avoir accès au dépistage. Le taux de positivité plus faible chez les femmes indique que soit les femmes à risque étaient moins susceptibles d’avoir accès au dépistage du VIH pendant la COVID-19, soit il y a eu moins d’infections par le VIH chez les femmes en 2020. (Voir le billet de blogue de décembre 2021 de l’OHESI pour une description de ce phénomène [Figure 3]).

Il est important de noter que le taux de positivité chez les hommes ayant passé un test de dépistage anonyme a augmenté de 0,54 % en 2019 à 1,04 % en 2020 (+92 %) – son niveau le plus élevé depuis 2011. Cela indique que les hommes à risque élevé ont accédé au dépistage anonyme en 2020. Aucune femme ayant passé un test de dépistage anonyme en 2020 n’a été diagnostiquée séropositive.

La COVID-19 a affecté particulièrement les cliniques de santé sexuelle/unités de santé publique et les centres de santé communautaire

Le nombre de dépistages du VIH effectués par certains types de prestataires a diminué. Les baisses relatives les plus marquées ont été observées auprès des cliniques de santé sexuelle/unités de santé publique (USP, 56 %), des centres de santé communautaire (43 %) et des autres médecins/cliniques/laboratoires (31 %). Il s’agit probablement d’une conséquence des fermetures dues à la COVID-19, qui contribue à expliquer la diminution du nombre total de tests de dépistage du VIH.

Figure 4a : Nombre de dépistages du VIH selon le type de prestataire, Ontario, 2019 à 2020

Le nombre de résultats positifs soumis par les médecins/cliniques traitant le VIH et les hôpitaux s’est maintenu, en 2020, tandis qu’une diminution a été observée du côté des centres de santé communautaire (baisse relative de 55 %), des médecins/cliniques d’immigration (48 %), des cliniques de santé sexuelle/USP (39 %) et des autres médecins/cliniques/laboratoires (22 %). Cela indique qu’il est possible que des personnes à risque plus élevé aient continué à accéder au dépistage du VIH auprès de médecins/cliniques traitant le VIH et d’hôpitaux, en 2020. Cela reflète également l’accès réduit au dépistage du VIH dans les cliniques/USP et les centres de santé communautaire en raison de la COVID-19.

Figure 4b : Nombre de résultats positifs au dépistage du VIH selon le type de prestataire, Ontario, 2019 à 2020

Aucune catégorie d’exposition n’a été affectée de manière disproportionnée par la diminution du dépistage du VIH

Malgré la diminution du nombre de dépistages du VIH en 2020, la répartition des personnes demandant un dépistage, selon la catégorie d’exposition, a été similaire à celle des années précédentes. Cette tendance indique qu’aucune des populations les plus vulnérables au VIH n’a été affectée de manière disproportionnée par la diminution du dépistage du VIH en 2020.

Figure 5 : Pourcentage des dépistages du VIH par catégorie d’exposition (lorsque déclarée), Ontario, 2016 à 2020

Pour plus d’information, voir le rapport complet ici (link).

Pour une analyse plus approfondie des impacts de la pandémie, voir notre billet de blogue L’impact de la pandémie de COVID-19 sur le dépistage et le diagnostic du VIH en Ontario.

Surveillez la parution prochaine d’autres rapports de l’OHESI!

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L’OHESI est le fruit d’une collaboration entre les Programmes sur le sida et l’hépatite C du ministère de la Santé de l’Ontario, Santé publique Ontario, l’Agence de la santé publique du Canada et le Réseau ontarien de traitement du VIH. Elle a pour objectifs d’analyser et de surveiller l’épidémie du VIH en Ontario, et de disséminer des produits de connaissances sur le sujet.